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Dernier tour de piste…
Non,non. Malgré la similitude des prénoms, je n’ai aucuneintention de vous faire le coup des adieux de Dominique Michel. Un incidentde parcours a fait que c’est encore moi qui signe ce numéro,mais cette fois, c’est la dernière, promis, juré.
Est-ce moi ou ai-je raison de croire que le temps a passé vitedepuis notre dernière parution? Peut-être est-ce làun des effets secondaires de l’hiver particulièrement clément que nous venons de traverser? Toujours est-il que, mine de rien, le printemps est revenu. Et avec lui, la saison des activités d’extérieur,qu’elles se pratiquent sur l’eau, dans la grande nature ou au stade.
Or, ce n’est pas parce que le rayonnement ultraviolet solairene fait plus la une des journaux et des bulletins de nouvelles qu’ilssont moins présents dans notre environnement et chaque annéenombreux sont les nouveaux cas de cataracte qui doivent être opérés.Il nous paraît donc opportun, à la veille de la belle saison,de reparler de la protection solaire. Teinte, nuance, densité,réflexions parasites, filtration et polarisation nous font insisterencore une fois sur une évidence mal comprise : les lunettesde soleil sont un instrument d’optique de précision. C’estune affaire de spécialiste et oui, ça s’achèteen toute connaissance de cause auprès d’un spécialistede la vision. À lire dans le présent numéro.
Dans un autre ordre d’idées, les récents proposalarmistes des différents médias quant à la dénataliténous rappellent que la population québécoise vieillit.Les conséquences sur la santé visuelle sont évidentes: à lire le sondage et l’étude menés parl’Association québécoise de dégénérescencemaculaire.
Phénomène inusité : un de nos confrères,Nicolas Richer o.o.d. a créé, à St-Bruno, un desrares musées de l’optique au Québec. Quelques photosne valent pas une visite, mais c’est tout de même àvoir dans la présente parution.
Enfin, on ne manquera pas l’annonce du projet de M. Jean-PaulPiéraut o.o.d. qui récidive en proposant aux professionnelsdu Québec une expédition au SILMO 2002. Créditableau titre de la formation continue, ce voyage se distingue de celui d’ily a deux ans puisque, sans délaisser les sites incontournablesde l’optique européenne, il vous propose un circuit passantpar l’Alsace et la Franche-Comté avant de revenir versParis pour participer au Silmo.
En terminant, et cette fois c’est pour de bon, je quitte cettefonction et laisse Coup d’œil en de nouvelles mains. Merciencore de nous être restés fidèles pendant les quatorzedernières années.
Bonne lecture,
Dominique Naneix
Par Dominique Naneix, o.o.d.
Masques futuristes ou « rimless » dégradés aux teintes pastel à peine colorées ou miroirs semi-argentés, le style des lunettes solaires a de quoi surprendre cette année et, par certains côtés, risque de choquer les puristes. Si l’ultraviolet fait toujours peur, il semble qu’on soit prêt à accepter quelques concessions sur la protection en échange de la polyvalence. Car en 2002, des lunetts de soleil doivent pouvoir s’afficher 24 heures sur 24.
La mode n’est pas un phénomène nouveau. Bien que l’homme ait toujours cherché à se distinguer par son apparence, le phénomène, tel que nous le connaissons aujourd’hui, remonterait à l’époque du roi Louis XIV. Les historiens s’entendent sur le fait que la noblesse cherchait alors à se démarquer de la bourgeoisie et, pour que celle-ci ait toujours une longueur de retard, il fallait adopter des changements aussi radicaux que fréquents. Nous ne risquons plus, aujourd’hui, de voir ressurgir les longues perruques ni les canons de dentelles, mais force est de constater que la tendance actuelle dans les lunettes solaires s’inspire assez étroitement des techniques de marketing du roi… soleil!
Adieux vieux principies, vive le look
En effet, plusieurs surprises se font jour dans l’actuel design des lunettes solaires, s’inscrivant en faux par rapport aux vieux principes. Il faut dire que la clientèle, de son côté, a elle aussi évolué. Mieux informé, plus conscient de ses besoins, le consommateur des années 2000 cherche avant tout à se distinguer. Il ne se contente plus du premier modèle disponible sur le présentoir le plus accessible. Il veut avant tout un look qui laisse transparaître sa personnalité, ses activités préférentielles, son milieu social et… son aisance matérielle tout à la fois. En un mot comme en cent, les lunettes de soleil sont un artifice de séduction, avec toute la complexité des codes et messages que cela doit émettre et recevoir. Il est évident qu’une véritable personnalisation du produit ne peut se trouver que dans une infinie diversité de modèles et de teintes.
Il n’en faut pas plus pour expliquer les formes stylisées, les modèles tout en courbes, à assemblage sans vis, souvent constituées d’un unique écran couvrant les deux yeux d’un seul tenant, les teintes pastel – y compris pour les verres – de bleu pâle et de rose mêlés, de jaune citron ou de vert limette, quand ce n’est pas mauve fuschia ou carrément lavande.
Dans cet esprit, il est indispensable de pouvoir se montrer là où on exerce ses principales activités. Et ce n’est plus seulement lors d’activités sportives ou de plein air. Dès lors que l’objectif n’est plus exclusivement la protection contre l’éblouissement et les radiations solaires, la paire de lunettes doit pouvoir être portée en toutes circonstances, en voiture (quelles que soient les conditions), au restaurant, au bistro et même en boîte de nuit. La tendance nouvelle est donc aux teintes pâles, au retour des dégradés, laissant nettement voir les yeux à travers les lentilles. Et du côté des montures, on privilégie bien sûr la légèreté : modèles de type « rimless », écrans simples sur barre monobloc. Il n’y a guère que dans le monde des modèles en plastique pour femmes que la taille majuscule soit de rigueur. Le style star hollywoodienne des années 60, ça vous dit quelque chose?
Alors pour le look, on peut résumer la tendance 2002 en quelques élémentaires :
• Grandeur réduite. Les lunettes solaires style « sports extrêmes » qui avaient cours ces deux dernières années tendent à céder le pas à des grandeurs beaucoup plus proches de celles des modèles ophtalmiques. Plus « passe partout », ces modèles moins vastes ciblent un plus large segment de la clientèle.
• Chez les femmes, les montures plastiques se portent un peu grandes, style Marilyn Monroe, matériau très foncé ou franchement noir. L’écaille de tortue fait également un retour marqué.
• Le traitement miroir dégradé est une autre façon de se démarquer. Attention! On ne parle pas de miroir de type haute montagne! Le traitement doit être assez sélectif pour laisser entrevoir vos yeux. C’est là la véritable nouveauté de cette année.
• Les lentilles suspendues sont une autre façon de se démarquer. On entend par là les lunettes qui présentent un espace marqué entre les verres – rimless – et la barre frontale.
• Le plastique clair ou très légèrement teinté effectue un puissant retour et offre une alternative aux montures sombres ou écaille précédemment mentionnées.
• Les logos sur la branche et/ou au niveau des charnières rappelleront aux nostalgiques le temps révolu de Pierre Cardin.
• La forme aviateur, loin de se démoder, reprend un air de jeunesse. La demande reste forte, surtout chez les hommes. Elle a encore un très bel avenir sur les terrains de golf.
• Pensons monochrome. Le nec plus ultra du modernisme, c’est la monture et les verres assortis, lunettes en camaïeu, pour un style futuriste très « space invaders ».
On peut cependant déplorer que quelques inconvénients viennent entacher beaucoup de nouveaux modèles. Certes, tous ces produits sont équipés de traitements contre les ultraviolets, on peut être rassuré de ce côté-là. En contrepartie, la légèreté des teintes (et la clarté des miroirs) offertes par ces nouveaux équipements est sans aucun doute parfaite pour les sorties bistro, mais qu’en est-il réellement des activités de plein air? La plupart des modèles aux lentilles pastel que nous avons essayées – dont certaines de marque réputée – nous font voir la vie… de la couleur des verres. En d’autres termes, ils modifient la vision des couleurs.
Pourtant, les technologies existent qui permettent de donner l’apparence que l’on veut à une lentille ou à un effet miroir en affectant seulement la lumière réfléchie et sans altérer la lumière transmise. Nous avons notamment essayé un modèle équipé d’un traitement miroir d’un orange psychédélique et dont l’effet sur la vision des couleurs par le porteur reste totalement neutre. Évidemment, ces petites merveilles ne se trouvent pas dans les modèles de bas de gamme. Le consommateur – comme l’acheteur professionnel – aura intérêt à essayer les différents modèles avant de se décider.
Le look n’est pas tout : vive les vieux principes
Malgré ce raz de marée des écrans nouveau genre, il est à prévoir que les lunettes de soleil plus classiques ont encore leur place. Si les nouveaux styles s’adaptent parfaitement bien aux attentes de la génération « écho », il y a fort à parier que celle – vieillissante – des baby boomers va en grande partie rester fidèle au style qui a fait sa marque de commerce depuis les années 60. Il faut également supposer que les amateurs de sports d’extérieur, d’activités nautiques et de haute montagne auront encore besoin de lunettes où l’aspect protection prime sur l’aspect apparence : lunettes enveloppantes, teintées 3 ou 4, équipées de traitements polarisants.
À ces irréductibles, il convient de donner les recommandations usuelles pour trouver la « bonne » paire de lunettes, c’est-à-dire le modèle capable de respecter quatre principaux critères :
• Offrir une protection véritable, appropriée et d’un niveau aussi élevé que possible, et ce même dans le cas d’un port prolongé;
• Présenter une innocuité totale des effets d’une éventuelle dégradation du produit sur la santé et l’hygiène (résistance à l’abrasion et aux chocs);
• Causer une entrave minimale aux gestes, postures et perceptions. Les lunettes solaires devront restreindre le moins possible le champ de vision et présenter un degré satisfaisant de neutralité optique. Elles ne devront présenter qu’un minimum de déformation des couleurs et, si possible, offrir des traitements ou dispositifs antibuée;
• L’adéquation du produit à la morphologie et au confort doit être satisfaisante.
Cette description des objectifs à atteindre paraîtra sans doute bien subjective et peu vérifiable. En fait, on pourra résumer ces exigences à partir de deux séries de critères.
La première, commune à toutes les lunettes, concerne la qualité optique des lentilles, l’intensité de la teinte, les capacités de filtration, le respect de la vision des couleurs et la qualité des montures. L’autre, plus spécifiquement liée à l’usage auquel on destine les lunettes, concerne la forme des verres, le choix de la teinte, celui du mode de filtration et le style de la monture. Voyons cela de plus près.
La densité
La teinte d’un verre de lunettes solaires a pour but principal de réduire l’intensité de la lumière qui atteint l’œil. Elle doit donc être assez intense pour protéger efficacement. À ce chapitre, nous dirons qu’une bonne paire de solaires doit diminuer l’intensité de 65 à 85% de sa valeur initiale. Là encore, le professionnel peut recourir aux graphiques de transmission de chaque produit, mais disons, pour l’acheteur potentiel, que lorsque les lunettes sont posées sur un texte (un journal par exemple), les caractères doivent être à peine visibles à travers la partie du verre qui est en contact avec le papier. C’est dire que les lentilles atténuent considérablement la transmission de la lumière. Cela nous conduit à un grand principe : les lunettes solaires, c’est pour le soleil. Il n’est pas recommandé de les porter dans les endroits sombres (à l’intérieur) et encore moins de façon permanente!
Et encore, cette façon de voir n’est pas la seule. En effet, selon l’usage auquel on les destine, les lentilles teintées peuvent présenter plusieurs densités de coloration. Il est regrettable que cette caractéristique ne fasse actuellement l’objet d’aucune norme au Canada. On peut cependant les classer en quatre groupes :
Catégorie 1 :
lunettes pâles, transmettant plus de 43% de la lumière visible, utilisées surtout à des fins de confort et d’esthétique. Si vous êtes un fervent d’importation européenne, il vous est peut-être arrivé, en magasinant, de voir des lunettes porteuses d’une étiquette montrant un pictogramme constitué d’un soleil à 8 rayons partiellement voilé d’un nuage. Cette étiquette identifie une monture solaire de cette première catégorie.
Catégorie 2 :
regroupe les lunettes prévues pour une luminosité solaire moyenne. Le taux de transmission doit se situer entre 18 et 43%. C’est la paire de lunettes de soleil ordinaire, un peu « faible » pour les tropiques, mais parfaite pour nos climats et nos jardins bien québécois. (Le pictogramme européen est alors un soleil seul).
Catégorie 3 :
forte luminosité solaire, transmission entre 8 et 18%. C’est la catégorie des vacances, des sports nautiques et des voyages tropicaux. Encore une fois, il est regrettable que l’étiquetage permettant d’identifier de tels produits ne soit obligatoire que chez nos cousins européens. Pour information, (puisque l’importation n’est pas rare), disons que leur pictogramme pour cette catégorie comprend 3 figures : un soleil intense (16 rayons), des vagues stylisées et un dessin de haute montagne.
Catégorie 4 :
constituée de lunettes conçues pour affronter une luminosité solaire exceptionnelle. Leur transmission se situe entre 3 et 8% et, au contraire des trois autres catégories, il se peut que leur teinte ou leur intensité ne permette pas la reconnaissance des signaux lumineux. Ce sont les lunettes de conditions sportives extrêmes : très haute montagne, expéditions polaires ou dans le Grand Nord, vol libre de très haute altitude, etc. L’identification européenne comprend les trois pictogrammes de la catégorie 3 plus un quatrième indiquant que ce type de produit ne doit pas être utilisé pour la conduite automobile. Autant dire que ce ne sont pas des lunettes d’utilisation courante!
À chaque teinte sa fonction
La densité est un critère, mais il n’est pas le seul. Le choix de la teinte dépend du goût personnel de chacun, mais aussi de l’usage que l’on compte faire de sa paire de lunettes. Chaque teinte sera donc sélectionnée pour son pouvoir d’absorption dans le visible, mais également en fonction de ses propriétés de filtration.
Le gris offre une bonne performance contre l’éblouissement, tout en permettant une filtration efficace des rayonnements ultraviolet et infrarouge. Il respecte au mieux la vision des couleurs. Habituellement fabriqué de façon à transmettre moins de 25% de la lumière incidente, c’est la teinte idéale pour les conditions d’éclairement intense.
Le vert est également très performant contre l’éblouissement, l’ultraviolet et l’infrarouge. Il transmet mieux les couleurs du milieu du spectre que les autres, mais comme cela correspond au maximum de sensibilité de l’œil, la vision des couleurs n’en est presque pas affectée.
Le brun est efficace contre l’éblouissement, mais favorise les couleurs du haut du spectre (jaune, orange et rouge). Les ultraviolets et les bleus sont efficacement filtrés, mais la vision est légèrement décalée vers le rouge, ce qui entraîne une augmentation des contrastes.
Le jaune n’est pas une teinte solaire proprement dite, et n’est pas conçue pour lutter contre la lumière intense du soleil d’été. Cependant, comme elle élimine la lumière bleue diffusée par l’humidité et les poussières de l’atmosphère, elle amplifie considérablement les contrastes. Bien qu’elle affecte la vision des couleurs (le jaune est favorisé), elle est recommandée dans le cas des chasseurs, pêcheurs, navigateurs, skieurs et autres aviateurs. Cette teinte est particulièrement efficace par temps de brume ou de brouillard. Également recommandée pour les sports d’intérieur si un haut niveau de contraste est nécessaire.
L’orange est, comme le jaune, une couleur propice pour bloquer le bas du spectre, incluant la lumière bleue. C’est donc une couleur propre à augmenter les contrastes et à éliminer le rayonnement ultraviolet. Son usage est indiqué dans les mêmes cas et pour les mêmes buts que le jaune. Elle est principalement commercialisée pour la conduite automobile.
Quelques cas particuliers
Les photochromiques sont maintenant bien connus du public, et il ne semble plus nécessaire de se lancer dans de grandes descriptions de ces verres qui changent d’intensité en présence de lumière. Il est quand même quelques effets secondaires dont l’acheteur potentiel doit être prévenu si on veut éviter les surprises décevantes. Il faut d’abord s’assurer de choisir la bonne couleur, car les verres photochromiques existent en plusieurs nuances (gris, brun, vert, rose, bleu). Ensuite, il faut savoir que leur vitesse de réaction n’est pas instantanée et qu’elle est influencée par la température. Plus il fait froid, plus c’est rapide et plus c’est foncé. Pour le ski, c’est donc parfait. Pour la plage, c’est moins spectaculaire. Enfin, il faut se méfier de la conduite automobile. La plupart des photochromiques sont activés par les rayons ultraviolets. Or, en voiture, une bonne partie d’entre eux est absorbée par le pare-brise et le photochromique ne vire pas au maximum de sa capacité.
De plus, il faut savoir également que, viré ou non viré, le verre photochromique constitue en soi un bon filtre anti-ultraviolet. Enfin, les photochromiques plastiques, bien qu’ayant fait de nombreux progrès au cours des années 90, n’atteignent pas tout à fait le même degré d’efficacité que leurs homologues minéraux. Il importe que le consommateur en soit prévenu; le cas contraire créant souvent des incompréhensions désagréables.
Les polarisants sont des verres dans lesquels on a incorporé, lors de la fabrication, une feuille de plastique sous tension. Cette feuille a la propriété de ne laisser passer que les radiations lumineuses dont l’ondulation est orientée d’une certaine façon. Résultat : sans aucune teinte additionnelle, ces lentilles réduisent déjà l’intensité lumineuse de 40%. On les colore généralement de gris, de vert ou de brun pour en faire de vraies lunettes solaires. Mais leur principale propriété est de couper les reflets produits par les surfaces non métalliques, comme les reflets sur l’eau, sur les vitres, etc. Cela en fait un verre excellent pour les chasseurs, les pêcheurs et les amateurs de sports nautiques, puisqu’ils sont ainsi abrités des reflets directs produits à la surface de l’eau. Comment reconnaître un verre polarisant : faites-le pivoter au-dessus d’une montre à affichage digital (cristaux liquides). Si, pour certaines orientations, l’affichage disparaît, c’est que c’est polarisant.
Les verres miroir sont des lentilles munies d’un revêtement de chrome-nickel déposé par vaporisation sous vide sur la face antérieure. Ils réfléchissent ainsi 90 à 95% de la lumière incidente, n’en laissant que 5 à 10% atteindre l’oeil. Elles agissent par conséquent comme des lentilles solaires très foncées et constituent une protection adéquate pour les personnes photophobes (très sensibles à l’éblouissement) et sont recommandées aux pilotes d’avions, aux adeptes de haute montagne et aux voyageurs maritimes comme aux passionnés de navigation de plaisance.
Les montures
Une bonne monture de lunettes solaires, c’est avant tout, comme pour les lunettes ophtalmiques, une monture dont on aime le look et dans laquelle on se sent confortable. Elle doit donc pouvoir s’ajuster au visage du porteur tout comme des lunettes optiques. Les lentilles doivent être solidement insérées dans les drageoirs, les matériaux choisis doivent résister à la corrosion, pouvoir supporter des élévations raisonnables de température sans perdre leurs verres ni leur ajustement, les zones d’appui sur le nez et les oreilles ne doivent pas engendrer de points douloureux, la forme doit être assez enveloppante pour réduire au maximum l’éblouissement, etc… Bref, des lunettes solaires sont avant tout des lunettes et, pour donner entière satisfaction, doivent être choisies selon les mêmes règles et critères que s’il s’agissait d’une correction optique. C’est un art difficile, une science complexe dans laquelle l’opticien est le mieux formé pour répondre aux besoins du public. Et nous n’avons pas encore parlé des réparations ni des pièces de rechange, totalement introuvables dans les magasins à rayons et les pharmacies!
Utilisées pour réduire les problèmes oculaires consécutifs à l’éblouissement, pour éviter les problèmes de santé inhérents aux ultraviolets et aux infrarouges, améliorer l’acuité visuelle sous éclairement intense comme pour augmenter les contrastes dans les conditions défavorables, les lunettes entrent sans nul doute dans la catégorie des lentilles « sphériques, cylindriques ou prismatiques aidant la vision ».
Et, à ce titre, elles sont partie intégrante de la pratique de l’opticien d’ordonnances.
Par France-Andrée Joanis et Dominique Naneix
Jour après jour, l’opticien d’ordonnances est confronté à des problèmes visuels de toutes sortes, à l’emploi d’une instrumentation de plus en plus complexe. Il doit être capable de vulgariser sa science pour sa clientèle et de s’intégrer avec aisance et efficacité dans des équipes pluridisciplinaires.
Ces obligations nécessitent plus que la connaissance des phénomènes manipulés. Cela exige une maîtrise totale des principes physiques de base, ceux-là mêmes dont l’étude élève le niveau de connaissance, et donne surtout la capacité d’analyse des problèmes, optiques en général, et visuels en particulier. C’est dans cet esprit que M. Bernard Yelle, professeur de physique au Collège Édouard-Montpetit, publiait récemment deux ouvrages orientés spécifiquement vers la formation des opticiens.
C’est le 11 février dernier qu’avait lieu, au Collège Édouard-Montpetit, le lancement officiel des deux manuels publiés par M. Bernard Yelle : Éléments d’optique géométrique et ophtalmique et Optique ophtalmique et instrumentation.
Cette présentation était l’aboutissement d’un long processus. En effet, quand Bernard Yelle a fait, voilà une vingtaine d’années, ses premiers pas dans l’enseignement de l’optique géométrique aux étudiants en techniques d’orthèses visuelles du Collège Édouard-Montpetit, il ne se doutait certainement pas que la passion qui l’anime pour sa profession allait le mener à l’écriture. Pourtant, en janvier 2001, commençait une belle aventure pour ce professeur de physique : la recension de tous les textes qu’il avait rédigés depuis vingt ans pour ses étudiants en orthèses visuelles et bien sûr, la révision et la mise à jour de ces mêmes textes. De cette stimulante expérience sont finalement nés deux ouvrages de références d’une très grande qualité.
Ces ouvrages ont ceci de particulier qu’ils sont spécifiquement destinés au futur opticien et à l’opticien lui-même. Adaptés au contexte de l’optique ophtalmique, présentés en termes accessibles et attrayants, les deux volumes sont illustrés de nombreux exemples issus de la vie courante de l’opticien d’ordonnances et de son milieu de travail.
Eléments d’optique géométrique et ophtalmique
Ce premier volume publié en 2001 présente les bases de l’optique géométrique. En effet, les problèmes visuels multiples auxquels est confronté l’opticien, la complexité grandissante de l’instrumentation qu’il emploie et la nécessité devant laquelle il se trouve de vulgariser sa science auprès du public, exige du professionnel une maîtrise complète des principes de base. En termes clairs et concis, M. Yelle expose les lois de la réflexion et de la réfraction et examine la conjugaison des objets et des images avec des éléments optiques simples : les miroirs plans et sphériques, les dioptres plans et sphériques ainsi que les prismes et les lentilles. Certains sujets plus spécifiques à la formation des opticiens d’ordonnances sont également abordés. Entre autres, M. Yelle présente les propriétés élémentaires de l’œil, l’utilisation des petits prismes pour la correction du strabisme, la définition de la puissance prismatique, les notions de sphérométrie avec les mesures de sagittales, la distinction entre puissances apparente et réelle des dioptres et l’effet de prisme des lentilles décentrées.
Optique ophtalmique et instrumentation
Publié en 2002, ce deuxième manuel est plus spécifiquement orienté sur des sujets ayant trait aux orthèses visuelles : l’œil et ses amétropies sphériques avec une introduction au problème de l’astigmatisme, l’analyse des aberrations des lentilles, l’étude de plusieurs instruments spécialisés, l’analyse rigoureuse de l’œil en tenant compte de sa structure réelle, les traitements antireflet et les filtres polariseurs.
Une précieuse contribution
Pour la première fois, les étudiants bénéficient de manuels de physique en français adaptés directement à leur formation. Par la production de ces publications, M. Yelle a voulu répondre au besoin des opticiens d’ordonnances de maîtriser les principaux éléments de l’optique géométrique, leur permettant de mieux exercer leurs fonctions. Il souhaite que ses étudiants, en maîtrisant ces éléments, deviennent en mesure d’établir des liens entre les problèmes visuels de leurs clients et les caractéristiques des orthèses prescrites. Les deux manuels représentent également un excellent outil pour les professeurs qui auront à enseigner les cours de physique aux étudiants en techniques d’orthèses visuelles dans le futur.
Le DEC en techniques d’orthèses visuelles du Collège Édouard-Montpetit accueille en moyenne 80 nouveaux étudiants annuellement. Les cliniques de lunetterie et de lentilles cornéennes permettent à ces futurs opticiens de mettre leurs connaissances en pratique dans un environnement professionnel.
Présidé par M. Pierre Brazé, adjoint à la direction des études, le lancement s’est déroulé en présence de M. Michel Brisson, directeur général du Collège, de Mme Marielle Poirier, directrice des études, Mme Sylvie Charbonneau, responsable du projet au CCDMD, de Mme Linda Samson, présidente de l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec et de nombreuses autres personnalités et enseignants du Collège Édouard-Montpetit.
Par France-Andrée Joanis et Dominique Naneix
Jour après jour, l’opticien d’ordonnances est confronté à des problèmes visuels de toutes sortes, à l’emploi d’une instrumentation de plus en plus complexe. Il doit être capable de vulgariser sa science pour sa clientèle et de s’intégrer avec aisance et efficacité dans des équipes pluridisciplinaires.
Ces obligations nécessitent plus que la connaissance des phénomènes manipulés. Cela exige une maîtrise totale des principes physiques de base, ceux-là mêmes dont l’étude élève le niveau de connaissance, et donne surtout la capacité d’analyse des problèmes, optiques en général, et visuels en particulier. C’est dans cet esprit que M. Bernard Yelle, professeur de physique au Collège Édouard-Montpetit, publiait récemment deux ouvrages orientés spécifiquement vers la formation des opticiens.
C’est le 11 février dernier qu’avait lieu, au Collège Édouard-Montpetit, le lancement officiel des deux manuels publiés par M. Bernard Yelle : Éléments d’optique géométrique et ophtalmique et Optique ophtalmique et instrumentation.
Cette présentation était l’aboutissement d’un long processus. En effet, quand Bernard Yelle a fait, voilà une vingtaine d’années, ses premiers pas dans l’enseignement de l’optique géométrique aux étudiants en techniques d’orthèses visuelles du Collège Édouard-Montpetit, il ne se doutait certainement pas que la passion qui l’anime pour sa profession allait le mener à l’écriture. Pourtant, en janvier 2001, commençait une belle aventure pour ce professeur de physique : la recension de tous les textes qu’il avait rédigés depuis vingt ans pour ses étudiants en orthèses visuelles et bien sûr, la révision et la mise à jour de ces mêmes textes. De cette stimulante expérience sont finalement nés deux ouvrages de références d’une très grande qualité.
Ces ouvrages ont ceci de particulier qu’ils sont spécifiquement destinés au futur opticien et à l’opticien lui-même. Adaptés au contexte de l’optique ophtalmique, présentés en termes accessibles et attrayants, les deux volumes sont illustrés de nombreux exemples issus de la vie courante de l’opticien d’ordonnances et de son milieu de travail.
Eléments d’optique géométrique et ophtalmique
Ce premier volume publié en 2001 présente les bases de l’optique géométrique. En effet, les problèmes visuels multiples auxquels est confronté l’opticien, la complexité grandissante de l’instrumentation qu’il emploie et la nécessité devant laquelle il se trouve de vulgariser sa science auprès du public, exige du professionnel une maîtrise complète des principes de base. En termes clairs et concis, M. Yelle expose les lois de la réflexion et de la réfraction et examine la conjugaison des objets et des images avec des éléments optiques simples : les miroirs plans et sphériques, les dioptres plans et sphériques ainsi que les prismes et les lentilles. Certains sujets plus spécifiques à la formation des opticiens d’ordonnances sont également abordés. Entre autres, M. Yelle présente les propriétés élémentaires de l’œil, l’utilisation des petits prismes pour la correction du strabisme, la définition de la puissance prismatique, les notions de sphérométrie avec les mesures de sagittales, la distinction entre puissances apparente et réelle des dioptres et l’effet de prisme des lentilles décentrées.
Optique ophtalmique et instrumentation
Publié en 2002, ce deuxième manuel est plus spécifiquement orienté sur des sujets ayant trait aux orthèses visuelles : l’œil et ses amétropies sphériques avec une introduction au problème de l’astigmatisme, l’analyse des aberrations des lentilles, l’étude de plusieurs instruments spécialisés, l’analyse rigoureuse de l’œil en tenant compte de sa structure réelle, les traitements antireflet et les filtres polariseurs.
Une précieuse contribution
Pour la première fois, les étudiants bénéficient de manuels de physique en français adaptés directement à leur formation. Par la production de ces publications, M. Yelle a voulu répondre au besoin des opticiens d’ordonnances de maîtriser les principaux éléments de l’optique géométrique, leur permettant de mieux exercer leurs fonctions. Il souhaite que ses étudiants, en maîtrisant ces éléments, deviennent en mesure d’établir des liens entre les problèmes visuels de leurs clients et les caractéristiques des orthèses prescrites. Les deux manuels représentent également un excellent outil pour les professeurs qui auront à enseigner les cours de physique aux étudiants en techniques d’orthèses visuelles dans le futur.
Le DEC en techniques d’orthèses visuelles du Collège Édouard-Montpetit accueille en moyenne 80 nouveaux étudiants annuellement. Les cliniques de lunetterie et de lentilles cornéennes permettent à ces futurs opticiens de mettre leurs connaissances en pratique dans un environnement professionnel.
Présidé par M. Pierre Brazé, adjoint à la direction des études, le lancement s’est déroulé en présence de M. Michel Brisson, directeur général du Collège, de Mme Marielle Poirier, directrice des études, Mme Sylvie Charbonneau, responsable du projet au CCDMD, de Mme Linda Samson, présidente de l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec et de nombreuses autres personnalités et enseignants du Collège Édouard-Montpetit.
Le 12 février dernier, Nicolas Richer opticien ouvrait, à même son cabinet professionnel, un des premiers musées de l’optique à visiter au Québec.
Près de quatre-vingt-dix personnes se sont présentées à cette inauguration officielle.
M. Richer est un passionné de l’histoire de la lunetterie et collectionne lunettes, lorgnettes, instruments d’une époque révolue et bien d’autres pièces se rapportant à l’optique depuis quelques années déjà.
L’idée du petit musée de l’optique de St-Bruno lui est venue dès l’ouverture de son entreprise, il y a cinq ans. Il n’avait, à cette époque, qu’un petit présentoir à l’entrée de sa boutique. Avec les années, la collection a grandi. Ses clients et amis ont commencé à lui donner leurs vieux souvenirs oubliés. Lui-même bat la campagne à la recherche des témoins d’un patrimoine professionnel qui, si l’on y prend garde, risque de disparaître à tout jamais.
Aujourd’hui, sa collection personnelle, étoffée et bien exposée, est un réel plaisir à visiter.