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«L’essentiel est invisible pour les yeux,» enseignait le renard au Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Personne, certes, n’oserait le contredire. Ainsi vous présente-t-on dans ce numéro de Coup d’œil un extrait de la conférence ayant pour thème « Voir avec les yeux du cœur » prononcée par Jean-Luc Brassard, champion mondial de ski et médaillé d’or aux jeux Olympiques de 1994. Cette conférence, livrée dans le cadre d’un salon d’optique en juin dernier, nous inspire un dynamisme tout particulièrement bienvenu en cette période de renouveau qu’est «la rentrée».
Profitons-en donc pour renouveler non seulement notre façon de voir les choses mais aussi celle de les présenter. Revoyons nos présentoirs à montures à la lumière de techniques dites de « marchandisage », proposées dans la chronique du même titre en page X.
Et puis, comme l’essentiel est invisible pour les yeux, c’est avec grand plaisir que je vous propose le Portrait de… Desaulniers et Ménard, opticiennes établies à Longueuil depuis 1979. En effet, si l’entreprise de Nicole Desaulniers et Sylvie Ménard incarne la preuve tangible d’une association durable et prospère, c’est que depuis quelque 23 années, elles œuvrent patiemment, en coulisse, dans une parfaite complémentarité. À ceux qui souhaitent un jour s’associer, cette entrevue livre la recette du succès.
Parlant succès, n’aimeriez-vous pas savoir ce qui caractérise les meilleures entreprises de ce monde? Il semble bien, en effet, que des attributs particuliers soient propres aux maisons d’affaires qui réussissent. Dans son dossier sur la productivité, Brigitte Carrier nous invite à découvrir les secrets du succès de ces compagnies.
Brigitte continue sur sa lancée en signant, dans le cadre de sa chronique sur les maladies visuelles, un article sur le glaucome, cette maladie qui affecte particulièrement les diabétiques et demeure l’une des premières causes de cécité au Québec.
Plus loin, lorsque vous lirez l’anecdote de Normand Barabé en page X, vous réaliserez que l’essentiel est vraiment invisible pour les yeux. M. Barabé nous apprend comment il a résolu le problème d’une de ses clientes qui, à travers ses lentilles cornéennes, voyait la vie en rose!
Bref, ce numéro de Coup d’œil recèle une foule de renseignements non seulement destinés à vous maintenir à la fine pointe de l’optique, mais aussi à vous aider à perfectionner votre art. Lisez-nous et vous découvrirez, comme nous, que l’on ne voit bien qu’avec les yeux du cœur…
Par Johanne Ross, o.o.d.
La science du marchandisage précise comment étaler les produits pour les mettre en valeur, et ce, dans un espace déterminé et une ambiance adéquate.
Le domaine de l’optique présente un défi de taille en ce qui concerne le marchandisage parce que les lunettes sont de petits objets aux détails subtils que l’on dispose souvent en rang d’oignons. Lorsqu’on entre dans un bureau d’optique, cette disposition donne l’effet que les montures se ressemblent toutes et qu’elles présentent peu d’intérêt. C’est du moins l’impression qu’a le consommateur circulant dans un bureau; c’est aussi celle des professionnels. À force de toujours être dans le même environnement, on finit par ne plus remarquer ce qui nous entoure.
L’expérience démontre que les professionnels de l’optique réalisent 80 % de leur chiffre d’affaires toujours avec le même 20 % de leur inventaire. On propose souvent les mêmes articles et on en oublie les autres parce qu’on ne les voit tout simplement plus. Cette approche est déplorable à la fois pour les bureaux, qui se retrouvent avec des inventaires stagnants, et pour le consommateur, à qui on présente les mêmes produits. Le marchandisage propose des solutions qui peuvent créer une réelle différence.
Trois facteurs sont à évaluer : la circulation, l’étalage et l’ambiance.
La circulation
Les consommateurs déambulent selon certains patterns dans un bureau. Leur façon de circuler fait en sorte que certaines zones, dites stratégiques, sont plus regardées que d’autres. Si la configuration des lieux leur en favorise l’accès, 80 % des personnes choisiront de tourner vers la droite en entrant dans un bureau. De plus, l’avant de la boutique est un espace plus visible que l’arrière. En tenant compte des habitudes de vos clients, il devient facile de déterminer les zones fortes et les zones faibles de votre clinique. Vous observerez que, fort probablement, ce sont les montures placées dans les zones fortes qui sont le plus souvent manipulées. Stratégiquement parlant, vous devez maximiser l’importance accordée à cet espace pour capter le regard du consommateur. Vous y disposerez les produits que vous souhaitez mettre en valeur ou les pièces qui se démarquent afin d’attirer leur regard.
L’inventaire d’un bureau d’optique se divise en quatre catégories :
– les produits de base;
– les nouveautés;
– les produits à rabais;
– les exclusivités ou produits de luxe.
Les produits de base sont ceux qui se retrouvent obligatoirement dans un bureau d’optique. Le consommateur s’attend à retrouver les traditionnelles montures métalliques aux formes et couleurs classiques. Vos clients savent que vous vendez ces articles : ils n’hésiteront pas à se rendre dans le fond du magasin pour se les procurer. La longévité de ces montures dans votre bureau peut atteindre deux ans.
Les nouveautés sont les produits coup de cœur, ceux qui arborent un style particulier, auquel le consommateur portera une attention spéciale. Les nouveautés doivent être disposées dans les zones stratégiques du bureau et devraient être déplacées aux trente à soixante jours. Vous stimulerez ainsi les clients tout autant que le personnel. La longévité de ces montures ne devrait pas dépasser six mois.
Les produits à rabais sont souvent des articles de fin de ligne ou des produits populaires. Leur attrait principal est leur bas prix. Selon le type de bureau et la clientèle visée, vous pouvez choisir de disposer ces produits dans une zone stratégique si votre mise en marché privilégie le bas prix; par contre, si votre entreprise vise une clientèle qui recherche les exclusivités, vous disposerez ces montures dans les zones se trouvant à l’arrière de la boutique. La longévité de ces montures est très courte et ne devrait pas dépasser trente jours.
Les exclusivités ou les produits de luxe représentent habituellement un faible pourcentage de vos inventaires. Ils se vendent moins rapidement mais offrent une marge de profit plus élevée que les autres. On les mettra sous clef, dans un présentoir vitré et bien en vue. L’espace central du bureau est tout à fait approprié pour ces produits, qui ont une longévité variant de deux à quatre ans.
L’étalage
Les présentoirs à montures qu’on retrouve dans les centres d’optique sont habituellement faits de tiges en acrylique ou de tablettes de verre qui permettent une disposition en rang d’oignons. La plupart du temps, les montures y sont déposées, l’une après l’autre, de façon désordonnée. Parfois, on les présente par collections ou encore selon le sexe de la clientèle cible, mais sans plus. Au Japon, les bureaux d’optique ne jouissent pas de superficies aussi imposantes qu’ici, en Amérique du Nord, car les coûts des locaux commerciaux sont très élevés. Les opticiens japonais ont développé des stratégies de mise en marché afin de maximiser l’espace et d’offrir un coup d’œil qui frappe. En alternance, ils choisiront de présenter leurs montures à l’horizontale ou à la verticale, par couleur ou par forme.
À l’horizontale ou à la verticale
Les présentoirs à lunettes permettent une disposition des montures en mettant en valeur des lignes soit horizontales soit verticales (voir photos A et B). Il est plus naturel pour l’œil humain de promener le regard de gauche à droite que de haut en bas. Il serait donc normal de croire qu’il est préférable de disposer les montures de façon à privilégier les lignes horizontales, mais cette pratique s’est avérée infructueuse. L’œil du consommateur regardera facilement les montures se situant sur les lignes horizontales qui se retrouvent à la hauteur des yeux; or, sur un présentoir on trouve en moyenne entre dix et quatorze rangées de montures. Les trois rangées du milieu, qui représentent 25 % du contenu du présentoir, seront vues par le consommateur, mais les six ou huit autres attireront peu ou pas son attention. Par contre, la disposition à la verticale permet une meilleure vue d’ensemble des montures et s’est avérée plus efficace parce que l’œil du consommateur capte près de 75 % de l’ensemble du présentoir.
Par couleur et par forme
L’analyse ci-dessus nous a démontré qu’il est préférable de disposer les montures de façon à mettre en valeur les lignes verticales plutôt qu’horizontales. Maintenant, nous vous démontrerons qu’il est plus approprié d’utiliser la couleur plutôt que la forme pour attirer l’œil des consommateurs.
Si vos inventaires le permettent, vous auriez intérêt à miser sur la couleur, qui se repère plus facilement que les formes. Toutefois, l’expérience démontre qu’il est parfois difficile d’aligner dix à quatorze montures de même couleur l’une en dessous de l’autre. De plus, les montures de couleur qu’on sélectionne pour la revente sont souvent de teintes neutres et présentent peu d’intérêt, visuellement parlant. Lors de vos achats, vous auriez avantage à avoir en tête le plan de vos présentoirs à montures afin d’acheter stratégiquement des montures aux couleurs vives qui serviront d’éléments accrocheurs dans votre salle de montre. L’investissement de dix à quatorze montures jaunes peut vous sembler être un mauvais achat pour la revente, mais ces montures travailleront de façon plus efficace pour votre entreprise qu’une publicité dans les journaux. Un opticien pourrait développer 40 % de ses présentoirs en utilisant la technique de la couleur, et les 60 % qui restent en mettant l’accent sur les formes.
Le Vision Expo East, salon international d’optique de New York, accueille des opticiens aux origines variées. Au cours d’une visite, j’ai observé trois opticiens japonais scrutant les collections de montures des plus colorées. En les voyant choisir des montures aux couleurs inhabituelles, ma curiosité a été piquée et je les ai regardé travailler. De leur poche, ils ont sorti un plan des présentoirs à montures de leur bureau et ils ont commencé à faire leur sélection de montures. Leur méthode de travail était spectaculaire et respectait avec minutie un plan détaillé. Aux dires du représentant qui les servait, leur bureau se démarquait fortement de ceux de leurs compétiteurs, ce qui leur accordait la faveur des consommateurs de Hong Kong. Si leur méthode est efficace pour eux, elle l’est sûrement pour nous!
L’ambiance
Nous avons vu que les habitudes de déplacement d’un consommateur ainsi que l’aménagement des étalages permettent de développer des zones stratégiques dans un environnement donné. Un troisième facteur doit être évalué dans votre mise sur pied d’un marchandisage efficace : c’est l’ambiance.
L’atmosphère d’un bureau d’optique revêt de plus en plus d’importance pour les consommateurs. Voici les éléments qui composent cette ambiance selon la brochure sur le marchandisage produit par la Fondation de l’entrepreneurship :
– la propreté et les odeurs qui se dégagent d’un bureau;
– la décoration;
– l’éclairage;.
– le choix de la musique et le niveau du son;
– la gentillesse du personnel;
– l’ordre et la clarté des étalages;
– la facilité de déambuler;
– l’affichage.
Vous pouvez aussi modifier l’ambiance en vous inspirant des thèmes promotionnels que vous souhaitez faire ressortir; par exemple, au printemps, disposez des fleurs de soie sur vos tablettes ou encore, profitez du matériel visuel que vous offrent les fournisseurs pour habiller vos présentoirs et créer un décor attrayant.
En somme, l’objectif ultime est de briser la monotonie en créant du changement qui mettra en valeur soit les couleurs, soit les collections, soit les textures de vos montures.
À Noël, à Pâques, à l’Halloween et à chacune des occasions qui se présente, tirez avantage de la thématique du jour pour égayer les étalages de vos bureaux. Le marchandisage est un art qui demande de la créativité et un certain sens de l’esthétique. À force de mettre en pratique vos talents, vous développerez des aptitudes à la mise en marché et vous verrez vos efforts récompensés.
Par Brigitte Carrier, o.o.d., B.A.
Il est toujours surprenant d’apprendre que de nombreuses entreprises augmentent à chaque année leur chiffre d’affaires et prennent de l’envergure de façon inimaginable. Leurs réussites nous amènent à nous demander quelles sont les clés de leur succès. À partir d’une étude qui s’est échelonnée sur quatre ans auprès de grandes entreprises innovatrices, nous découvrirons les attributs qui les caractérisent et les distinguent. Il est à noter que ces entreprises réussissent non seulement dans la production de nouveautés viables sur le plan commercial mais sont aussi particulièrement habiles à réagir aux moindres changements dans leur environnement.
Toute entreprise de quelque dimension que ce soit, nécessite l’implication du personnel et de ses dirigeants. De plus, dans notre milieu il faut considérer les différents éléments du marché : les modes, les matériaux de plus en plus performants, les structures de ventes, les orientations, le marketing, etc. Regardons ce que peuvent nous apprendre ces entreprises et adaptons-les à nos réalités.
1 – Elles ont le parti pris de l’action; lors de prise de décisions, elles ne se laissent pas ralentir par l’analyse. La formation de petits groupes d’où émanent des idées et l’expérimentation de celles-ci évitera la paralysie du fonctionnement de l’entreprise.
2 – Elles restent à l’écoute du client. Un excellent service deviendra la norme. Pour beaucoup d’entre elles les meilleures suggestions proviendront de leurs clients. Il s’agit de développer une écoute attentive et régulière. On n’insistera jamais assez sur la valeur inestimable des sondages d’appréciation des services.
3 – Elles favorisent l’autonomie et l’esprit novateur. Elle laisse l’individu développer son esprit créateur et encourage l’initiative et la prise de risques dans des mesures raisonnables.
4 – La motivation du personnel devient la base de la productivité. Le respect de l’individu en tant que membre du personnel fait partie intégrante de la philosophie de grandes entreprises telles IBM et Texas Instruments. Il est intéressant de constater que ce n’est pas l’investissement en biens d’équipement qui représente la source fondamentale de la meilleure efficacité.
5 – Elles se mobilisent autour d’une valeur clé. Chaque organisation doit avoir sa propre philosophie. Celle-ci est garante de résultats et ce davantage que les ressources économiques ou la structure de l’entreprise.
6 – Elles préservent une structure simple et légère. Les structures et le système de base sont d’une simplicité déconcertante et les équipes dirigeantes comprennent peu de membres.
La plupart de ces entreprises ont abandonné les organisations en matrice, forme structurelle plus complexe.
7 – Elles allient souplesse et rigueur. Elles savent conjuguer centralisation et décentralisation. Elles permettent une certaine autonomie de différentes sections ou départements mais conservent la centralisation des valeurs fondamentales.
Enfin, tout le monde est d’accord pour convenir que les gens demeurent l’atout principal d’une entreprise mais les actions vont-elles vraiment en ce sens? Permettez-moi d’en douter, et cela même dans notre milieu. Trop de gestionnaires et de propriétaires d’entreprises ont tout simplement perdu de vue les principes de base à savoir; une action rapide, le service à la clientèle, l’innovation pratique et le fait que rien de tout cela ne soit possible sans la participation de tous les membres de l’entreprise.
Par Wael Yassein, opticien et propriétaire de The Eye Shoppe, Oshawa, Ontario
Les clients d’aujourd’hui se distinguent beaucoup de ceux d’il y a quinze, dix ou même cinq ans; ils sont plus exigeants, veulent plus de choix et sont mieux informés que leurs récents prédécesseurs.
Bien que ces clients aient énormément changé, les impressions du passé sur les lentilles photochromiques demeurent. Lorsque vous présenterez des lentilles photochromiques à un client, vous entendrez probablement ce genre de réflexion : « Ah oui! Mon père en avait. Elles étaient tellement foncées à l’intérieur; même le soir à 10 h lorsqu’il essayait de regarder la télévision! » Ils ont en mémoire les « anciennes lunettes photochromiques » en verre qui étaient très sombres à l’extérieur et pas très claires à l’intérieur.
Mais la technologie photochromique a évolué de façon significative depuis les années 60 et il existe même des lentilles photochromiques qui sont très claires à l’intérieur. Ces lentilles offrent une option et une commodité toutes nouvelles qui correspondent exactement à ce que les clients recherchent aujourd’hui.
Les deux obstacles majeurs à la vente de lentilles photochromiques sont l’information sur la nouvelle technologie photochromique à transmettre aux clients et l’élimination du facteur de risque associé à la décision d’acheter. En surmontant ces deux obstacles, vous pouvez améliorer de façon importante vos ventes de lentilles photochromiques et, par le fait même, accroître la satisfaction du client ainsi que vos profits.
Informer les clients d’aujourd’hui au sujet des lentilles photochromiques
Comme les impressions du passé sur les lentilles photochromiques sont si fortement ancrées, il est essentiel de démontrer à vos clients le rendement des lentilles pour les aider à comprendre jusqu’à quel point la technologie a progressé.
Un bon exemple nous est fourni par la nouvelle Next Generation Transitions? de Transitions Optical. Contrairement à leurs anciennes contreparties, elles sont aussi claires à l’intérieur que des lentilles ordinaires, aussi foncées que des lunettes de soleil à l’extérieur et possèdent une vitesse d’activation incroyable.
Pour expliquer cette nouvelle technologie aux clients, vous pouvez utiliser toute une panoplie d’outils de démonstration déjà offerts par le fabricant. Transitions offre un démonstrateur de rayons UV et des fiches de démonstration de lentilles. Le populaire démonstrateur de rayons UV montre comment les lentilles fonctionnent en les activant avec des rayons UV. Lorsqu’elle est inactivée, la fiche de démonstration de lentilles peut être utilisée pour démontrer la clarté des lentilles à l’intérieur.
Vous pouvez avoir recours à une démonstration encore plus convaincante en laissant vos clients voir les lentilles sur votre propre visage. À notre clinique, lorsqu’un client est incrédule et qu’il doute que les lentilles photochromiques puissent être aussi claires à l’intérieur que des lentilles ordinaires, nous les convainquons rapidement en leur signalant que nous portons nous-mêmes des Transitions. Ils sont souvent très surpris par leur clarté à l’intérieur. Ce faisant, on prouve aussi que l’on croit au produit et on ajoute de la crédibilité à notre recommandation.
Vous pouvez attiser la curiosité de vos clients en laissant de la documentation sur les produits photochromiques dans votre salle d’attente. Transitions offre un nouveau dépliant très attrayant comprenant un film photochromique. Le dépliant constitue un outil démonstrateur à la fois amusant et dynamique parce que le film s’obscurcit lorsqu’il est exposé à la lumière du jour; les clients sont donc à même de voir les avantages additionnels des Transitions à l’extérieur sur les lentilles claires ordinaires. Les clients qui apportent le dépliant à l’extérieur verront le film s’assombrir sous leurs yeux.
Satisfaction garantie
Aujourd’hui, les clients veulent davantage de choix en lunetterie, par contre, quand ils font face à une nouvelle option, ils peuvent hésiter face à la perspective de changement en raison du risque qui y est associé.
Nous savons tous à quel point il peut être difficile d’essayer quelque chose de nouveau. On ne veut pas aller à un restaurant qui n’a qu’un plat au menu, même si on commande toujours le même parce qu’on craint le risque associé au fait d’essayer quelque chose de nouveau. Après tout, est-ce qu’on l’aimera?
Imaginez-vous si le restaurant vous offrait une garantie sur ce que vous mangez. Si vous ne l’aimez pas, retournez-le; aucun risque, c’est garanti!
C’est l’approche que nous adoptons chez The Eye Shoppe. Nous offrons une pleine garantie sur nos produits de qualité supérieure, ce qui témoigne de notre confiance en ces produits et aide nos clients à se sentir plus confortables dans le processus d’achat. Une telle stratégie permet aux clients de vraiment faire l’essai de leurs lentilles dans leur propre milieu, ce qui constitue le test ultime. Si nos clients n’aiment pas leurs lentilles après quelques semaines ou même quelques mois, ils peuvent les échanger pour n’importe quelles autres lentilles de leur choix – sans frais, c’est garanti!.
Nous croyons que cette garantie a favorisé la vente de produits de qualité supérieure, y compris des lentilles photochromiques. Quarante pour cent de nos prescriptions relatives à la presbytie sont pour les lentilles Transitions; parmi celles-ci, de 50 à 55 pour cent sont pour des nouveaux utilisateurs de lentilles photochromiques. Si nous n’offrions pas de garantie sur les lentilles de qualité supérieure, nos ventes de ces produits seraient de beaucoup inférieures et la possibilité nous échapperait également de faire de ces nouveaux acheteurs des acheteurs acquis.
Le fait que nous offrions une garantie sur les lentilles de qualité supérieure ne signifie pas que nous refaisons des lentilles à toutes les deux semaines. Au cours des deux dernières années, nous n’avons remplacé que de quatre à six paires de lentilles. Pouvez-vous imaginer un outil publicitaire qui puisse rivaliser en coût?
Ce taux de satisfaction tout à fait incroyable nous indique à quel point les clients sont ouverts aux lentilles photochromiques lorsqu’ils les portent. Cela les encourage à accomplir ce qu’ils considèrent un acte de foi, voilà le réel défi! Le lien de confiance que vous établissez avec vos clients lorsque vous leur procurez des lentilles qu’ils adorent réellement contribue à les fidéliser.
Excécution d’ordonnance adaptée au mode de vie pour une clientèle en expansion
En outre, nous examinons attentivement le style de vie du client avant de recommander des lentilles photochromiques. Nous lui posons des questions au sujet de son travail et de ses passe-temps tout en l’informant sur les choix de lentilles qui s’offrent à lui. Nous lui expliquons également comment les avantages des lentilles correspondent à ses besoins particuliers.
Il y a longtemps, nous réservions les lentilles photochromiques aux clients sensibles à la lumière et à ceux qui travaillaient dans les milieux ruraux. À mesure que la technologie s’est améliorée et que les lentilles sont devenues plus claires à l’intérieur, nous avons commencé à les offrir à plus de clients – à ceux qui ont des styles de vie actifs ou à ceux qui recherchent la commodité des lentilles à double fonction. Avec la nouvelle lentille Next Generation Transitions, cependant, la clientèle potentielle pour les lentilles photochromiques a pris beaucoup d’expansion. Comme les lentilles sont claires à l’intérieur, elles offrent tous les avantages des lentilles claires ordinaires en plus du confort et de la protection UV à l’extérieur. Nous sommes maintenant en mesure de proposer les Transitions comme lentilles de tous les jours à haut rendement à notre clientèle qui en porte régulièrement.
Lorsque l’on propose les lentilles photochromiques comme lentilles de tous les jours, la possibilité se présente de vendre également une paire à usage spécial. Nous avions un client qui travaillait comme vendeur d’automobiles et qui cherchait une paire de lunettes pour porter au travail. L’homme portait alors des lentilles claires ordinaires mais se demandait s’il devrait acheter des photochromiques, puisque dans ses allées et venues au cours de la journée il était souvent exposé au soleil. Nous lui avons expliqué que les lentilles Transitions deviendraient aussi foncées que des lunettes de soleil à l’extérieur lorsqu’elles seraient activées par la lumière vive du soleil. Bien que cela lui procurerait confort et protection UV, ses clients ne pourraient ainsi pas voir ses yeux, élément qui pourrait être crucial pour établir un lien de confiance avec ceux-ci. Le client était si impressionné par la technologie de Transitions qu’il a décidé d’en commander une paire en plus d’une autre claire ordinaire à « usage spécial » pour son travail.
Enfin, vous devez être convaincu
Naturellement, avant de réussir à vendre des lentilles de qualité supérieure à vos clients, vous devez réellement croire au produit.
Un ophtalmologiste qui venait tout juste d’être engagé chez nous et qui ne connaissait pas les progrès réalisés en technologie photochromique nous avait simplement dit qu’il « n’appréciait pas les lunettes qui s’obscurcissaient à l’extérieur ». Comme beaucoup de nos clients, il avait encore en tête les anciennes lunettes photochromiques. Après qu’on l’ait mis au fait de la nouvelle technologie, il a été très impressionné; maintenant, il en prescrit souvent et sur le champ.
En tant que professionnels des soins de la vue, nous n’avons pas comme objectif de « convaincre » les clients mais de veiller à ce qu’ils soient bien informés, renseignés et, surtout, qu’ils se sentent en confiance et confortables avec leur décision finale.
Si vous ou un autre professionnel des soins de la vue n’avez pas d’information sur la toute nouvelle technologie, procurez-vous la; vous constaterez ce qu’il vous manque peut-être à vous – et à vos clients. Une fois bien renseigné, vous aussi pourrez miser sur les lentilles photochromiques pour faire prospérer votre entreprise.
Wael Yassein, opticien accrédité depuis 18 ans, travaille à sa propre clinique The Eye Shoppe, dispensaire indépendant situé à Oshawa, Ontario. Il est également membre du comité consultatif de Transitions Optical.
Par Johanne Ross, o.o.d.
Nicole Desaulniers et Sylvie Ménard font exception à la règle! Pourquoi? Parce qu’elles ont réussi un exploit auquel peu de gens accèdent : maintenir avec succès une association qui dure depuis vingt-trois ans. Nous les avons rencontrées afin de percer le secret de leur réussite.
Dès le premier contact, on découvre rapidement leurs différences et, de ce fait, ce qui engendre leur complémentarité singulière. Sylvie est auditive, réaliste et possède un esprit d’analyse qui lui vaut le rôle d’administratrice au sein de l’entreprise. Quant à Nicole, elle est visuelle, rêveuse et émotive, ce qui fait d’elle une artiste dans l’âme, à qui le rôle de relationniste et de responsable du marketing sied à ravir.
Un coup de dés
À l’origine, les plans de Sylvie étaient bien différents. À sa sortie de l’école, en 1979, elle projetait l’ouverture d’un bureau avec une copine de classe. À Paris, au cours d’un voyage de groupe organisé par Nicole pour des opticiens, Sylvie se rendit vite compte que sa copine de classe possédait toutes les qualités d’une amie, mais pas celles d’une associée à vie. Parallèlement, une chimie particulière se créait entre Nicole et Sylvie. Un soir, à la blague, elles se sont mises à parler affaires : les dés étaient jetés.
Avec un capital de 6 000 $ chacune, Sylvie Ménard et Nicole Desaulniers ouvrirent leur bureau et leur laboratoire dans un petit local de la rue Saint-Charles, dans le Vieux-Longueuil. Les débuts étant ce qu’ils sont pour tous ceux qui se lancent en affaires, Sylvie s’occupait du bureau tandis que Nicole travaillait encore chez son employeur. À la fin de la semaine, elles se partageaient le salaire de Nicole pour permettre à l’entreprise de démarrer. Dès la deuxième année, Nicole a pu se libérer de son employeur pour se consacrer exclusivement à l’entreprise et, vingt-trois ans plus tard, c’est une équipe de six opticiennes qui fait la force de Desaulniers et Ménard.
Une association comme une vie de couple
Durant la cérémonie du mariage, l’officiant insiste sur l’expression : « Pour le meilleur et pour le pire ». Ainsi Nicole et Sylvie font-elles le parallèle entre leur association et leur vie de couple respective. Sylvie ne se plaît-elle pas à dire que son conjoint possède les mêmes qualités et les mêmes défauts que Nicole!
On comprend vite, à les écouter, que la communication est essentielle dans leur union. Filles de tête et filles de cœur, Sylvie et Nicole ne laissent pas les différends s’accumuler. Elles sont à l’écoute l’une de l’autre et perçoivent intuitivement leurs malaises réciproques. Telles des sœurs jumelles, elles s’apportent mutuellement le soutien nécessaire pour aller de l’avant.
Tout semble si naturel, si spontané entre elles; ainsi en est-il de la logistique du bureau, qui n’a pas échappé à cette règle. Dès le début, la répartition des tâches s’est faite avec une telle aisance qu’elles ont vite trouvé la façon de mettre chacune leurs qualités au service de l’entreprise. Sylvie, par exemple, effectuait la comptabilité en dehors des heures de bureau, tandis que Nicole occupait les fonctions de relationniste lors de soupers-bénéfice et dans les associations diverses. Chacune à leur façon, elles ont réalisé leur épanouissement et ont trouvé le moyen d’en faire profiter l’entreprise.
Équitables en tout temps
Pour qu’une association devienne prospère, il se doit d’y avoir une certaine équité entre les parties. Comment arrive-t-on à être équitable quand l’une devient mère quatre fois et doit s’absenter du bureau, alors que l’autre n’a jamais eu d’enfant? Sylvie et Nicole ont pris grand soin de développer une formule juste et adéquate pour pallier ces inégalités : les congés de maternité de Sylvie étaient comptabilisés pour ensuite être accordés en semaines de vacances à Nicole, qui aime beaucoup voyager. De ce fait, leur association leur a permis à la fois l’accomplissement professionnel, mais aussi une réalisation de leurs rêves personnels. Lorsque tout le monde est gagnant, le succès ne peut manquer d’être au rendez-vous.
Conseil de pros
Sylvie et Nicole suggèrent à tous ceux qui souhaitent s’associer un jour de partir en voyage au moins deux semaines avec leur futur partenaire. Comme le veut le dicton : « Les voyages forment la jeunesse »… et ouvrent les yeux! Profitez de cette occasion pour observer réciproquement vos habitudes de vie, vos goûts et votre capacité de faire des compromis. Au fond, qu’est-ce qu’un test de deux petites semaines pour s’assurer une association florissante et durable!
Merci à Sylvie Ménard et à Nicole Desaulniers pour nous avoir si généreusement livré le secret de la réussite de leur solide association
Par Johanne Ross, o.o.d.
Voir avec les yeux du cœur… Gerry Boulet le chantait avec tellement de passion qu’il en a fait réfléchir plus d’un. Ma réflexion commence avec le premier mot : voir. Tout mon monde tourne autour de la vision. Chaque jour, je mets mes compétences d’opticienne au service des gens afin d’améliorer leur vue, c’est-à-dire leur façon de voir et d’être vus. Certains jours, par contre, je me retrouve dans le tourbillon des activités quotidiennes : j’achète, je vends, je gère, je place des commandes, bref je fais un boulot qui, finalement, en arrive à me détourner de ma véritable raison d’être.
Dernièrement, l’athlète olympique Jean-Luc Brassard nous parlait de son ambition de devenir le meilleur skieur au monde. Invité par la compagnie Oakley, qui le commandite depuis plusieurs années, Jean-Luc racontait que son rêve d’enfant avait d’abord été de devenir célèbre, d’être reconnu dans la rue. Par la suite, il se rendit compte que son but réel et profond était de devenir le meilleur skieur au monde. C’est la prise de conscience de cet objectif fondamental qui lui permit de pousser au maximum ses capacités. Pourquoi aspire-t-on à devenir le meilleur skieur au monde? Pourquoi aspire-t-on à escalader le mont Everest? À titre de comparaison entre ces deux accomplissements, Jean-Luc raconte son expérience d’alpinisme au cours d’un voyage dans les Rocheuses canadiennes. Avec l’équipe olympique, il avait choisi de relever le défi d’escalader cette montagne imprenable. Sans trop savoir à quoi s’attendre, il entreprit son périple avec un équipement rudimentaire. Le long de son parcours, il rencontra des obstacles et des gens inattendus. Certains lui apportèrent une aide précieuse, voyant son manque d’expérience; d’autres le toisèrent avec sévérité, blâmant sa naïveté. Durant son ascension, il vécut toutes sortes d’émotions, passant du doute à la détermination, remettant en question son désir d’atteindre le sommet pour finalement s’accrocher au moment présent et se concentrer uniquement sur l’objectif, lequel fut atteint après des heures d’efforts considérables. Jean-Luc s’était imaginé arrivant au sommet tel un Rocky jouissant de sa gloire, les bras tendus vers le ciel, sautillant et hurlant à tue-tête. Tout au contraire, c’est avec humilité et satisfaction qu’il goûta à ce moment de pur silence. «C’est le bonheur d’avoir accompli quelque chose qui nous semblait impossible au départ qui donne de la satisfaction et nous motive à recommencer», dit-il. C’est pour cette raison qu’il s’adonne au sport de compétition.
En écoutant Jean-Luc partager avec nous son expérience, j’ai reconnu ce qui me motivait à accomplir ma tâche d’opticienne chaque jour. Mon défi d’aider les gens à mieux voir et à être mieux vus n’est peut-être pas aussi spectaculaire que celui de devenir une médaillée olympique, mais, à ma façon, je retire une grande satisfaction lorsque je réussis à dénicher LA paire de lunettes qui rehaussera le regard et améliorera la vision de mon client. Tout comme Jean-Luc, je rencontre, moi aussi, des obstacles et des gens inattendus le long de mon parcours. Certains m’apportent leur aide, d’autres me jugent. Malgré le tourbillon du quotidien, je dois, moi aussi, me concentrer sur le moment présent et accomplir mes tâches en ayant toujours en mémoire ce qui m’a motivée à devenir opticienne : aider les gens à mieux voir et à être mieux vus.
Par Brigitte Carrier, o.o.d.
Nous connaissons les effets nocifs des rayons ultraviolets sur le système corporel. La protection contre ces rayons est devenue un argument de vente pour de nombreux produits par les manufacturiers et distributeurs. La diminution de la couche d’ozone dans la haute atmosphère a entraîné une augmentation de la quantité des UV qui atteignent la terre. Les rayons solaires UV sont responsables du vieillissement de la peau et contribuent au développement prématuré des rides et des cataractes. Une surexposition à ces rayons contribuerait également à la dégénérescence maculaire.
Les effets des rayons UV sur les yeux sont maintenant devenus un problème à l’échelle mondiale. Afin de protéger les yeux de leurs citoyens, plusieurs pays ont établi des normes volontaires applicables aux lunettes de soleil. Étant donné que les lunettes de soleil n’offrent pas toutes la même protection, il faut se fier à l’étiquette du produit ou à la brochure du fabricant pour connaître le degré de protection contre les UV et la proportion de la lumière visible filtrée.
Voici donc les organismes de réglementation les plus connus :
– ANSI ( American National Standards Institute) : L’ANSI a établi des normes concernant la qualité, le pouvoir de réfraction (p. ex. distorsion et flou) et la résistance aux chocs. La norme ANSI Z80.3-1996 classe les lunettes de soleil en trois catégories :
* Esthétique : lunettes qui bloquent au moins 70 % des UV-B et jusqu’à 60 % des UV-A.
* Usage général : lunettes qui bloquent au moins 95 % des UV-B et au moins 60 % des UV-A.
* Usage particulier : lunettes qui bloquent au moins 99 % des UV-B et 60 % des UV-A.
Il est à noter qu’aux États-Unis, il existe aussi la Sunglass Association of America qui établit ses normes conjointement avec la FDA (Food & Drug Administration), ISO-14889. Les lunettes de soleil sont soumises au respect des normes et de l’étiquetage de façon volontaire.
– CSA (Association Canadienne de Normalisation) : La norme canadienne relative aux lunettes de soleil sans prescription (CSA Z94.5-1995) est semblable à celle de l’ANSI. Elle comprend les lignes directrices sur les degrés de transmission des couleurs et les exigences relatives à différents types de lentilles ainsi que les essais de résistance aux chocs.
– CEN (Centre Européen des Normes) : La classification des lunettes de soleil s’établit en quatre catégories selon leur pouvoir de protection contre les UV : faible, moyen, fort et intense.
– BSI (British Standards Institution) : Les normes sont semblables aux normes européennes et américaines en étant toutefois plus strictes.
– AS (Australian Standard) : Les lunettes de soleil qui ne satisfont pas aux normes australiennes 1067.1-1990 et 1067.2-1990 ne peuvent être vendues en Australie.
En résumé, la majorité des normes garantissent que les lunettes de soleil offrent une protection adéquate contre les UV et que les verres affectant la perception des couleurs des feux de circulation et des autres signaux routiers soient bien étiquetés. Par ailleurs, il est décevant de constater que le respect de ces normes et étiquetage soit de nature volontaire. Le seul pays où elles sont obligatoires est l’Australie, les autres s’en remettant au bon vouloir du fabricant. De plus, de nombreux traitements spéciaux peuvent être ajoutés à la lentille même, comme les filtres polarisants, les teintes particulières, etc. Il revient donc à l’opticien de démystifier le marché publicitaire des solaires en s’informant sur les produits offerts, dans le but de guider le client dans son choix. Cependant je reste convaincue que les fournisseurs de produits ophtalmiques dans ce marché prennent un soin jaloux à sélectionner pour leurs clients des produits de qualité répondant à des normes minimales établies par ces organismes.
Par Brigitte Carrier, o.o.d.
Il est reconnu que les technologies médicales ont contribué à l’accroissement de la longévité chez l’être humain. Le vieillissement de la population est donc devenu une préoccupation constante dans les différents milieux de la société et exige de nombreuses recherches, analyses et ajustements. Les maladies liées à ce vieillissement ont des incidences directes dans notre profession et nous obligent à un renouvellement constant et une mise à jour de nos connaissances. Dans notre pratique, un terme est de plus en plus nommé et connu par nos patients; il s’agit du glaucome. Au Canada, on prête au glaucome la deuxième cause de cécité chez les personnes âgées de plus de cinquante ans. La prévalence du glaucome augmente avec l’âge, et la maladie est plus fréquente chez les sujets de race noire que chez ceux de race blanche.
Afin de comprendre le diagnostic du glaucome, revoyons la morphologie de l’œil. « La chambre antérieure de l’œil est constituée de la cornée, de l’iris, de la pupille et du cristallin, et est remplie d’un liquide appelé humeur aqueuse. L’humeur aqueuse, produite en permanence pour nourrir le cristallin et la cornée, s’écoule habituellement pas le trabéculum et le canal de Schlemm jusqu’à son point final, une veine. Lorsque l’écoulement est bloqué, il y a augmentation de la pression dans l’œil. Cette élévation de la pression intraoculaire (PIO) provoque une excavation du nerf optique (soit directement, soit indirectement), ce qui en retour endommage les cellules et finit par les tuer, entraînant une perte permanente de la vue. » 1
Les différents glaucomes peuvent se classer de la façon suivante :
A. Glaucome à angle ouvert
1. Glaucome primitif à angle ouvert
– Atteinte du nerf optique et altération du champ visuel associées à une élévation de la pression intraoculaire (PIO)
– Obstruction du trabéculum de cause inconnue
2. Cas suspect de glaucome
– Papille optique et champ visuel normaux associés à une élévation de la PIO
– Papille optique ou champ visuel suspect avec une PIO normale
3. Glaucome à pression normale
– Atteinte du nerf optique et altération du champ visuel associées à une PIO normale
4. Glaucome secondaire à angle ouvert
– Résistance accrue à l’écoulement dans le trabéculum associée à une autre affection
– Augmentation de la résistance à l’écoulement après le trabéculum, consécutive à une élévation de la pression dans les veines épisclérales.
B. Glaucome par fermeture d’angle
1. Glaucome primitif à angle fermé accompagné d’un bloc pupillaire relatif
– Restriction de l’écoulement de l’humeur aqueuse entre la chambre postérieure et la chambre antérieure, partie périphérique de l’iris en contact avec le trabéculum
2. Glaucome primitif à angle fermé sans bloc pupillaire
3. Glaucome secondaire à angle fermé avec bloc pupillaire (ex. épaississement du cristallin)
4. Glaucome secondaire à angle fermé sans bloc pupillaire
5. Poussée vers l’arrière de l’iris
6. Poussée vers l’avant de l’iris
C. Glaucome par mécanisme combiné
1. Combinaison de deux ou plusieurs formes de glaucome
D. Glaucome infantile
1. Glaucome primitif congénital/infantile
2. Glaucome juvénile
3. Glaucome associé à des anomalies congénitales
– Associé à des troubles oculaires
– Associé à des affections systémiques
4. Glaucome secondaire chez les nourrissons et les enfants
La pression intraoculaire (PIO) de 21 mm Hg ou plus est associée au glaucome mais elle n’appelle pas nécessairement ce diagnostic car il faut mettre en évidence chez le sujet une altération glaucomateuse du champ visuel ou une atteinte du nerf optique.
Les deux grands types de glaucome, le glaucome à angle ouvert et le glaucome à angle fermé, peuvent être soit primitif, soit secondaire. Lorsqu’on ignore la cause de la maladie, celle-ci est dite primitive et lorsqu’on peut lier la maladie à une autre cause, on l’appelle secondaire.
Le glaucome primitif à angle ouvert (GPAO) est responsable de 90% de tous les cas de glaucome. C’est la forme la plus courante et il est diagnostiqué comme tel une fois les autres formes écartées. Son apparition, qui survient selon les estimations chez 2% de la population d’âge moyen (plus de 40 ans), est insidieuse. Le glaucome peut être asymptomatique et entraîner la cécité s’il n’est pas traité. Dans le GPAO, l’humeur aqueuse ne peut s’écouler dans le trabéculum à cause d’un blocage ou d’un mauvais fonctionnement du système de drainage de l’œil, ce qui entraîne une élévation de la PIO.
Le glaucome à angle fermé (GPAF) est associé à une fermeture de l’angle irido-cornéen et à des niveaux très élevé de PIO. Il peut s’accompagner de douleur et d’une baisse d’acuité visuelle. Différents traitements sont proposés par les ophtalmologistes selon le type de glaucome.
En conclusion, l’âge est un facteur de risque important pour les deux glaucomes primitifs, les autres variables étant la pression intraoculaire et la chambre antérieure peu profonde. Il est à noter que les sujets d’origine africaine développent le GPAO plus souvent et à un plus jeune âge que ceux des autres groupes ethniques, tandis que le GPAF survient plus fréquemment chez les Inuits et les Asiatiques. En réalité, le glaucome englobe un groupe de troubles oculaires responsables de l’excavation et de l’atrophie de la papille optique ainsi que de la perte graduelle du champ visuel. La définition des premiers stades de la maladie, son dépistage et son traitement demeurent un défi important. Étant donné que les personnes à risque formeront une part importante de la population d’ici quelques années, il demeure nécessaire de mettre au point une méthode de dépistage rapide et valable permettant de détecter le glaucome dès les premiers stades de la maladie.
1Santé Canada – McaC Vol. 19, no 4, 1998- Série de monographies sur les maladies.
Par Brigitte Carrier, o.o.d.
Les programmes gouvernementaux sont nombreux, plusieurs sont même inconnus de la population en général, mais on ne peut nier la nécessité de ceux qui donnent accès à des services spécialisés dans le domaine visuel. Je vous parle bien sûr de la Régie de l’assurance maladie du Québec qui offre entre autres le programme en déficience visuelle et le programme d’aides visuelles. Nous sommes fréquemment en contact avec des personnes en perte d’acuité visuelle qui s’appuient sur notre expertise pour les aider à les diriger vers des ressources ou des programmes adaptés.
Au Québec, il existe un institut universitaire appelé l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ), un établissement public du réseau de la santé. Il offre des services d’adaptation, de réadaptation et de soutien à l’intégration sociale pour les personnes ayant une déficience auditive, motrice, neurologique, visuelle, de la parole ou du langage. Cet institut est issu de la fusion, en octobre 1996, de quatre centres de réadaptation en déficience physique de la région de Québec. Dans la région de Montréal, il existe différents points de services; en région on retrouve aussi ces services spécialisés désignés nationaux (voir la liste des établissements reconnus spécialisés dans la réadaptation pour les personnes ayant une déficience visuelle).
Les programmes cliniques proposés visent à aider les personnes ayant une déficience physique à développer leur potentiel et à évaluer leurs limites, afin de leur permettre une participation sociale et de vivre leurs activités quotidiennes le plus normalement possible. Selon les évaluations faites par les intervenants, ces personnes peuvent être admises dans les programmes en déficience visuelle et d’aides visuelles. Récemment l’IRDPQ a mis de l’avant un projet expérimental pour handicapés visuels. À l’aide d’un système optique spécial (lunette télescopique) certains handicapés visuels répondant à des normes spécifiques auront la possibilité de conduire.
Programme en déficience visuelle
Ce programme est offert aux enfants, adultes et aînés. Une équipe interdisciplinaire propose des services dans l’établissement qu’ils côtoient ou dans leur milieu de vie. En partenariat avec d’autres organismes, une équipe aide les personnes déficientes à maintenir leur autonomie et apporte des mesures compensatoires pour pallier à leur déficience visuelle. On définit la déficience comme la perte, la malformation ou l’anomalie d’un organe. L’handicap, résultant d’une déficience, est un désavantage social pour une personne et limite celle-ci dans l’accomplissement de ses rôles sociaux.
Les critères d’admissibilité au Programme en déficience visuelle sont basés sur la définition légale de l’handicapé visuel : « L’handicapé visuel est toute personne… qui a une acuité visuelle de chaque œil inférieure à 6/21, ou dont le champ de vision de chaque œil est inférieur à 60 degrés dans les méridiens 180 ou 90 degrés et qui, dans l’un ou l’autre cas, est inapte à lire, à écrire ou à circuler dans un environnement non familier. »1 Au Québec, l’handicapé visuel couvre toutes les catégories de déficiences visuelles proposées par l’Organisation mondiale de la santé.
L’équipe interdisciplinaire élabore un plan d’intervention et se compose de différents intervenants :
– L’optométriste. Il détermine le « statut légal » du patient, en précisant s’il est handicapé visuel, aveugle légal, etc. Il procède à l’évaluation complète de la vision.
– Le travailleur social et l’agent de relations humaines. Ils procèdent à une évaluation initiale et globale des besoins et au support psychosocial en fonction des besoins.
– Les intervenants en basse vision. Il s’agit d’éducateurs spécialisés ou d’infirmiers. Ils évaluent les besoins et capacités fonctionnelles en lien avec l’utilisation de la vision résiduelle et des aides techniques visuelles dans le milieu de vie.
– L’ergothérapeute et le spécialiste en orientation et mobilité. Ils adaptent le milieu de vie de la personne handicapée visuelle en fonction de ses déplacements et activités quotidiennes (maximisation de l’éclairage, adaptation d’appareils, traverse de rue, etc.).
Programme d’aides visuelles
À la suite des évaluations, la personne ayant une déficience visuelle pourra bénéficier du Programme d’aides visuelles. Les aides prêtées seront utilisées :
– Pour la lecture : magnétophones, télévisionneuses, systèmes optiques, calculatrices, etc.
– Pour l’écriture : machines à écrire standard ou braille, etc.
– Pour la mobilité : cannes blanches, détecteurs électroniques d’obstacles, etc.
Il est à noter que des aides informatiques peuvent aussi être prêtées aux personnes fonctionnellement aveugles pour leurs activités quotidiennes, leurs études ou leur bénévolat.
Un montant de 210 $ est alloué à l’acquisition d’un chien-guide et un montant forfaitaire pour son entretien.
Je vous invite donc, en tant que professionnel de la santé, à vous informer davantage sur les différents programmes offerts par la RAMQ en consultant son site officiel www.ramq.gouv.qc.ca et à vous référer à la liste ci-jointe pour connaître les établissements de votre région.
1 Règlement d’application de la loi sur l’assurance-maladie LRQ, c. A-29, r.1, art.n.
Liste des établissements reconnus spécialisés dans la réadaptation pour les personnes ayant une déficience visuelle
BAIE-COMEAU
Centre de réadaptation l’Émergent
150, rue l’Estrat
BAIE-COMEAU (Québec) G5C 1T8
Tél. : (418) 589-2038
CHICOUTIMI
Centre de réadaptation du Saguenay
(Déficience visuelle)
766, rue du Cénacle
CHICOUTIMI (Québec) G7H 2J2
Tél. : (418) 549-4003
HULL
Centre de réadaptation La Ressource
325, rue Laramée
HULL (Québec) J8Y 3A4
Tél. : (819) 777-6261
LONGUEUIL
Institut Nazareth et Louis-Braille
1111, rue Saint-Charles Ouest
LONGUEUIL (Québec) J4K 5G4
Tél. : (450) 463 1710
1-800 361-7063
MONT-JOLI
Centre de réadaptation l’InterAction
800, chemin du Sanatorium
MONT-JOLI (Québec) G5H 3L6
Tél. : (418) 775-7261
MONTRÉAL
Association montréalaise pour les aveugles
7000, rue Sherbrooke Ouest
MONTRÉAL (Québec) H4B 1R3
Tél. : (514) 489-8201
QUÉBEC
Institut de réadaptation en déficience physique de Québec
(Centre Louis-Hébert)
525, boulevard Hamel Est, aile J
QUÉBEC (Québec) G1M 2S8
Tél. : (418) 529-9141
REPENTIGNY
Centre de réadaptation Le Bouclier
630, rue Marseille, bureau 150
REPENTIGNY (Québec) J6A 7A3
Tél. : (450) 582-3990
1-800 361-3990
ROUYN
Centre de réadaptation La Maison
100, chemin Docteur-Lemay, C.P. 1055
ROUYN (Québec) J9X 5C8
Tél. : (819) 762-6592
SHERBROOKE
Centre de réadaptation Estrie inc.
1930, rue King Ouest
SHERBROOKE (Québec) J1J 2E2
Tél. : (819) 346-8411
TROIS-RIVIÈRES
Centre de réadaptation InterVal
4100, rue Labadie, C.P. 1960
TROIS-RIVIÈRES (Québec) G9A 5M6
Tél. : (819) 378-4083